Syndrome du côlon irritable : Comment le reconnaître et soulager ?

Ajoutée le 23 janv. 2024
Syndrome du côlon irritable : Comment le reconnaître et soulager ?

Colopathie fonctionnelle, syndrome du côlon irritable, ou encore syndrome de l’intestin irritable, bien que méconnue, cette pathologie est plus répandue qu’on ne le pense, touchant plus de 10 à 20% de la population. Il s’agit du trouble digestif le plus fréquemment diagnostiqué. Aujourd’hui, nous allons voir ensemble quels sont les aspects clés du syndrome pour vous permettre de faciliter son identification et sa gestion. 

Qu’est-ce que le symptôme de l’intestin irritable (SII) et quelles en sont les causes ? 

Les signes du côlon irritable

Cette maladie fonctionnelle digestive chronique bien que bénigne peut avoir un impact important dans la vie des personnes qui en souffrent. Ce syndrome est caractérisé par des douleurs abdominales sont souvent localisées dans la partie inférieure de l'abdomen et sont soulagées par la défécation. 

Bien que les signes du côlon irritable puissent varier d'une personne à l'autre, plusieurs symptômes courants sont associés à cette affection fonctionnelle du système digestif.

  • Douleurs abdominales : Les douleurs abdominales ou inconforts sont parmi les symptômes les plus fréquents du SCI. Ces douleurs sont souvent localisées dans la partie inférieure de l'abdomen et peuvent varier en intensité. 

  • Troubles des selles : Les variations dans les habitudes intestinales sont caractéristiques du SCI. Deux sous-types principaux sont reconnus : la constipation-prédominante (SCI-C), où les selles sont difficiles à passer, et la diarrhée-prédominante (SCI-D).

  • Ballonnements : Les ballonnements et les crampes, souvent associés à une distension abdominale, sont fréquents chez les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable

  • Mucus dans les selles : Certains individus atteints du SCI peuvent remarquer la présence de mucus dans leurs selles. Bien que ce ne soit pas un signe spécifique du SCI, cela peut être observé chez certaines personnes souffrant du syndrome en raison de l'irritation du côlon.

  • Sensibilité au stress et à l'anxiété : Les sensations d’inconfort et de troubles fonctionnels intestinaux peuvent être exacerbés par le stress et l'anxiété. Certains individus peuvent constater une augmentation des symptômes lors de situations stressantes.

Explications anatomiques

Le côlon irritable implique des altérations dans le fonctionnement du tube digestif. Des anomalies au niveau des contractions musculaires intestinales peuvent entraîner les symptômes observés. Une connaissance approfondie de l'anatomie digestive est nécessaire pour évaluer correctement les troubles et guider le patient vers une gestion appropriée.

Enfin, le syndrome du côlon irritable peut être dû à un mauvais fonctionnement des neurones qui contrôlent les contractions intestinales. Les anomalies neurologiques peuvent influencer le fonctionnement des muscles intestinaux, entraînant des contractions excessives ou insuffisantes. 

Diagnostic et traitement du syndrome de l’intestin irritable 

Les analyses possibles 

Il n’y a pas de marqueurs biologiques du syndrome de l’intestin irritable permettant un diagnostic établi. De ce fait, les professionnels se reposent sur différents critères : les critères de Rome IV, en parallèle il est recommandé de faire des examens complémentaires pour éliminer d'autres pathologies. 

  • Analyses sanguines pour exclure d'autres pathologies telles que : de l’anémie, du diabète..

  • Examens de selles pour rechercher des signes d'inflammation ou d'infection  telles que : des bactéries, des parasites, du sang.. 

  • Tests alimentaires pour identifier d'éventuelles intolérances alimentaires notamment au lactose. 

  • Tests d'imagerie pour évaluer la structure intestinale afin de déterminer s’il s’agit potentiellement d’un cancer ou d’un polype.

Les traitements du côlon irritable  

Il n’existe à l’heure actuelle pas de traitement pour le syndrome du côlon irritable. Cependant, certains médicaments et probiotiques peuvent soulager la constipation, la diarrhée et les douleurs abdominales. Si le syndrome de l’intestin irritable (SII) se traduit par de la constipation récurrente, votre médecin pourra vous prescrire des laxatifs de manière temporaire. Si cela se traduit par de la diarrhée, il pourra vous prescrire des anti diarrhéiques. En cas de mots de ventre, il est recommandé de prendre des antispasmodiques qui vont agir directement sur la contraction des muscles de l’intestin et ainsi soulager la douleur. Dans certains cas, il est également possible de prescrire un traitement de courte durée pour aider à traverser une période de stress. 

Enfin, vous pouvez opter pour des thérapies psychosociales pour aborder les composantes émotionnelles. Le stress et l’anxiété étant reconnu comme un facteur déclencheur ou aggravant, des thérapies visant à travailler le stress et l’anxiété peuvent avoir un impact positif. Il est impératif de souligner l'importance de consulter un professionnel, idéalement un gastro-entérologue, pour un diagnostic précis. Ce spécialiste pourra guider le patient à travers les différentes étapes d'investigation et proposer une approche personnalisée.

La prise en charge diététique du syndrome du côlon irritable 

Pour limiter, réduire ou soulager les symptômes de la colopathie fonctionnelle, favorisez un régime alimentaire adapté et axé sur la modulation du microbiote et la gestion des déclencheurs alimentaires. Premièrement, prenez vos repas à des horaires régulières. 

Observez la manière dont votre corps réagit aux aliments et l’impact que cela peut avoir sur votre digestion. Vous pouvez par exemple tenir un journal de bord de votre alimentation afin de pouvoir identifier les aliments qui contribuent à déclencher les symptômes de la colopathie fonctionnelle. Le plus souvent les aliments favorisant le syndrome de l’intestin irritable (SII) sont : les légumes secs (lentilles, les haricots, les pois chiches), les choux, le lactose, les crudités, les céréales et les aliments riches en matières grasses. Optez pour la suppression ou la réduction de ces aliments là et adaptez votre alimentation en fonction de vos besoins : 

  • privilégiez la consommation de fibres pour lutter contre la constipation

  • limitez la consommation de fibres et de produits avec du lactose en cas de diarrhée, 

  • réduisez les crudités et les aliments qui favorisent la production de gaz intestinaux (légumes secs, lentilles, oignon, son, haricots blanc, boissons gazeuses, chewing-gums) pour réduire les ballonements et les crampes, 

Limitez la consommation d’alcool, de caféine et d’aliments trop gras et n’oubliez pas de vous hydrater.

Certaines personnes atteintes du côlon irritable optent pour une exclusion totale et permanente du gluten ou du lactose de leur régime alimentaire. Il est crucial de noter que des restrictions alimentaires excessives peuvent entraîner des carences potentiellement néfastes pour la santé. Avant d'entreprendre de telles mesures, il est essentiel de consulter préalablement un professionnel de la santé.

 

Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS
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